Une décision décevante sur l’olaparib pour le cancer de l’ovaire

Changer le Cancer Drugs Fund : une étape vers la fixation de la façon dont le NHS fournit les meilleurs médicaments

Au milieu de l’excitation suscitée par les nouveaux essais d’immunothérapie, ce matin, nous avons également été déçus d’apprendre que l’Institut national pour l’excellence de la santé et des soins a pris une décision préliminaire de ne pas recommander l’olaparib – un médicament qui peut aider les femmes atteintes d’une forme de cancer de l’ovaire – à utiliser sur le NHS en Angleterre.

Ici, le professeur Steve Jackson – Université de Cambridge et professeur de biologie de Cancer Research UK, dont la recherche universitaire financée par Cancer Research UK a servi de base au développement du médicament – partage ses réflexions sur la décision.

Professeur Steve Jackson

Je suis profondément attristé et déçu d’apprendre que l’olaparib risque d’être refusé par le NICE. Avant tout, je suis triste parce que le médicament est refusé à de nombreux patients en Angleterre qui pourraient en bénéficier.

Mais je trouve aussi la nouvelle dévastatrice d’un point de vue personnel. Au cours de nombreuses années de recherche financée par Cancer Research UK, j’ai fondé, puis dirigé scientifiquement, la petite société anglaise de biotechnologie, KuDOS, qui a développé l’olaparib.

Le médicament a finalement été mis sur le marché après 10 ans de sang, de labeur, de larmes et de sueur de la part de mes collègues scientifiques, aux côtés d’innombrables médecins et participants aux essais cliniques, dont beaucoup sont basés ici au Royaume-Uni.

Ainsi, bien que je ne reçoive aucun avantage financier des ventes d’olaparib, je suis très frustré que nos efforts pour aider les personnes touchées par le cancer soient ainsi bloqués.

Il convient également de souligner que l’olaparib a été développé grâce à d’énormes investissements d’AstraZeneca, une société très présente en Grande-Bretagne et qui emploie un grand nombre d’employés britanniques.

Il est particulièrement attristant d’apprendre que, contrairement aux patients de nombreux autres pays du monde qui ont déjà ou auront bientôt accès à l’olaparib, ce médicament risque d’être refusé aux patients en Angleterre.

J’espère que cette décision provisoire sera annulée pendant la période de consultation au cours des mois à venir, et qu’un médicament que tant d’entre nous ont cherché à apporter aux patients sera éventuellement disponible pour ceux qui pourraient en bénéficier.

Et j’espère que les discussions en cours pour réformer le système par lequel de telles décisions sont prises, trouveront une meilleure façon de fournir des médicaments efficaces aux patients qui en ont un besoin urgent.

  • Une décision finale du NICE est attendue en septembre 2015