Histoire du cancer de l’ovaire dans le Telegraph d’aujourd’hui

Cellules tumorales de Granolosa (image (c) New England Journal of Medicine)

Cellules tumorales de la granulosa (image (c) New England Journal of Medicine)

Le Daily Telegraph d’aujourd’hui porte le titre « Percée dans la lutte contre le cancer de l’ovaire en phase terminale », et a affirmé que

Des milliers de patients atteints de cancer ont retrouvé de l’espoir après que des scientifiques ont déchiffré le code génétique d’une forme rare et mortelle de la maladie.

Mais alors que la science qui sous-tend ce rapport est intéressante, ce n’est pas vraiment une « percée ». Il a examiné une forme de tumeur ovarienne qui ne devient cancéreuse qu’occasionnellement, plutôt que «l’une des formes les plus mortelles».

Et il s’est concentré sur la découverte d’une seule mutation génétique plutôt que sur « [cracking] le code génétique ».

L’étude, menée par des scientifiques au Canada et publiée dans le New England Journal of Medicine, recherchait des mutations à l’origine d’une forme rare de cancer des ovaires (et parfois des testicules) connue sous le nom de tumeurs des cellules de la granulosa. Ces tumeurs surviennent lorsque certaines cellules spécialisées se dérèglent et commencent parfois à produire trop d’hormones comme les œstrogènes et la testostérone.

Mais la majorité des 6 800 cas de cancer de l’ovaire diagnostiqués au Royaume-Uni chaque année sont des cancers de l’ovaire à « cellules épithéliales », qui sont totalement différents. Seulement environ 3 à 5 % des cas au Royaume-Uni chaque année sont des cancers des cellules de la granulosa.

La plupart de leurs effets désagréables proviennent des effets des hormones qu’ils produisent et de la taille physique de la tumeur dans l’abdomen. Pour cette raison, ils sont souvent pris tôt. Mais même après le traitement, ils reviennent souvent – ​​parfois longtemps après. Pour cette raison, ils sont souvent décrits comme « intraitables ».

Malgré cela, les tumeurs des cellules de la granulosa détectées tôt ont un bon taux de survie et, souvent, les tumeurs ne se propagent pas dans tout le corps. Pour cette raison, les médecins les décrivent souvent comme « indolents ».

La science

Les scientifiques canadiens ont trouvé une seule mutation dans un gène appelé FOXL2, dans presque chacun des 90 échantillons de tumeurs des cellules de la granulosa qu’ils ont analysés.

Ceci est une découverte très frappante et suggère que les mutations dans FOXL2 sont une caractéristique déterminante des tumeurs des cellules de la granulosa.

Implications

Mais à lui seul, cela ne nous dit pas grand-chose. Beaucoup plus de recherche et de suivi sont nécessaires pour découvrir comment ces nouvelles connaissances peuvent nous aider à comprendre pourquoi ces tumeurs se produisent et si cela peut aider les patients atteints de la maladie.

L’étude est un excellent morceau de recherche génétique, utilisant une technologie de pointe, qui donne de nouvelles connaissances sur la biologie d’une forme rare de tumeur ovarienne. Mais ce n’est pas une « percée » qui pourrait « offrir de l’espoir à des milliers de femmes ». Il semble que le Telegraph ait confondu « intraitable » (dans ce contexte, où les taux de survie à long terme sont élevés) avec « terminal ».

Malheureusement, l’article, tel qu’il est apparu sur le site Web du Telegraph ce matin, confondait également « granulosa » avec « granulome ». Les granulomes sont des collections de globules blancs en forme de boule qui se produisent après une infection et n’ont rien à voir avec le cancer.

Henri


Référence:

Shah, S. et al (2009). Mutation de FOXL2 dans les tumeurs à cellules granuleuses de l’ovaire Journal de médecine de la Nouvelle-Angleterre DOI : 10.1056/NEJMoa0902542